Ganja & Hess fut produit pour profiter d’un petit filon : la blaxploitation horrifique lancée par l’amusant Blacula de William Crain. Riche anthropologue, le docteur Hess habite une maison de type colonial, et son serviteur et son chauffeur sont noirs. Son secret est le vampirisme (jamais nommé), malédiction d’une déesse africaine le poussant à choisir ses proies parmi les prostituées noires du ghetto. Le vampirisme ne désigne pas l’africanité mais ce qu’elle devient lorsqu’elle est niée : l’intégration de clichés racistes, destructeurs pour les classes les plus défavorisées de la communauté. Parfois chaotique, obscur dans ses intentions et bavard, Ganja & Hess reste un film fascinant où le documentaire brut alterne avec le psychédélisme érotique. Stéphane du Mesnildot